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Avertissement : Chers lecteurs/ chères lectrices, nous nous apprêtons à décoller à destination de Napoli. La météo locale annonce un soleil radieux sur toute la zone du coeur! Attention aux coups de soleil ! :p
L’été approche, ça sent les vacances au bord de la mer. Vous sentez aussi l’odeur de la crème solaire, le soleil chaud venant vous caresser (cramer) la peau ? Oui , vous les sentez les vacances qui arrivent et pour cette occasion quel meilleur livre à vous présenter que « Ciao Bella », premier roman de Serena Giuliano, une lecture solaire, idéale à lire sur la plage.S’il y a bien un livre à ne pas oublier de mettre dans sa valise c’est bien celui-ci !
Pour dire quelques mots sur l’auteure, en toute honnêteté, je ne la connaissais pas du tout avant qu’elle ne publie ce roman aux éditions Cherche-midi mais Serena est avant tout une bloggeuse dont certaines d’entre vous sont peut-être de grandes lectrices de ses chroniques qu’elle poste sur son site « Wonder Mum ». Pour ma part, j’ai découvert « Ciao Bella » au salon du livre de Paris en mars dernier. Alors que j’étais en train de faire la file pour la dédicace de Michel Bussi ( 1h45 de file, je peux vous dire que mes pieds s’en souviennent encore) , je voyais la file d’à côté grandir, grandir. Je me suis demandée qui était cette auteure dont je n’avais jamais entendue parler. Le titre du livre m’a de suite attirée et je me suis dit que je m’y intéresserais au retour du salon. Les jours ont passé et là sur la bookstagramosphère, j’ai vu le livre défiler accompagné de très bonnes critiques alors ni une ni deux j’ai été faire un tour chez mon libraire et je suis ressortie avec le livre sous le bras. Et puis récemment j’ai appris que l’auteure est de la même région que moi et qu’elle habite à 30km de ma commune… :p
Résumé:
« J’ai peur du chiffre quatre. C’est une superstition très répandue en Asie. Le rêve! Enfin des gens qui me comprennent! Je devrais peut-être déménager…
Vous avez beaucoup d’autres phobies?
Vous avez combien d’années devant vous? »
Anna a peur- de la foule, du bruit, de rouler sur l’autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé…Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d’aller voir une psy. Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d’humour des morceaux de vie. L’occasion aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l’Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu’à sa nonna chérie. C’est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux.
A quel point l’enfance détermine-t-elle une vie d’adulte? Peut-on pardonner l’impardonnable? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur?
Anna est une angoissée de la vie. Anna redoute la vie. Anna va chez le psy. Dès le début de l’histoire, son personnage m’a fait sourire, j’ai aimé son franc parlé et ses sarcasmes. J’ai même rit à plusieurs reprises. En somme, un livre qui parle de l’Italie, de l’enfance, ça ne pouvait que m’intéresser et pourtant, passés les premiers chapitres, c’est le drame: je n’accroche pas ! 😮 J’ai l’impression que l’histoire piétine, qu’elle est plate.On suit les mésaventures d’une jeune femme phobique de l’existence et puis?
Je ne souris plus, je me déconcentre, je tourne les pages de plus en plus lentement, je n’avance plus. Néanmoins, même lorsque je décroche d’un livre, je m’impose d’aller jusqu’au bout de la lecture car on ne sait jamais, peut-être que l’élément déclencheur va surgir. Et comme j’avais raison de persévérer car ce livre est beaucoup plus qu’un simple récit sur une nana un peu paumée dans sa vie. J’ai connu un moment de flottement dans ma lecture et puis Serena a réussi à capter de nouveau mon attention. Ce livre est plus qu’un livre, c’est une thérapie par l’écriture. L’auteure, devant son clavier nous livre tout, elle se confie en couchant les mots ,et nous lecteurs, nous écoutons, nous la suivons dans cette folle aventure.
L’avantage de cette lecture est que les chapitres sont courts et nous sommes témoins des progressions du personnage d’Anna qui reprend peu à peu le contrôle de sa vie, qui apprend à la dompter, à l’apprivoiser.
Derrière ses airs sarcastiques, Anna est une femme marquée par son passé, la petite fille qu’elle était a été blessée et a aujourd’hui besoin d’être rassurée. Son sarcasme est une auto-protection de sa souffrance.
« J’aime écrire car cela ne fait pas de bruit. L’écriture permet de crier en silence, de pleurer sans larmes, de communiquer sans paroles. »
De mon détachement initial envers ce roman, il n’en reste rien, je suis conquise. L’auteure a su appuyer sur les cordes de ma sensibilité, je me suis identifiée au personnage d’Anna à travers son histoire, par ses angoisses d’une part (moi aussi je suis une fripée de l’autoroute mais pas que) et Comme elle, j’ai des origines italiennes, je suis née en France mais je suis issue de l’immigration italienne, j’ai une histoire avec ce pays. A travers ce roman, je suis retombée amoureuse de l’Italie par la façon dont elle en parle. Je me revoies à l’âge de cinq ans lors de mes premières vacances chez ma Zia, dans un petit village paumé de la région des Marches. Le personnage de la Nonna me fait penser à ma tante d’Italie et fait remonter en moi quelques moments de nostalgie. Je crois d’ailleurs que c’est ce qui m’a fait craquer dans ce roman, ma carapace s’est craquelée, quelques larmes ont perlé. Sa relation avec sa Nonna est forte, c’est un lien unique et cela fait écho avec celui que j’entretenais avec la mienne.
« Ciao Bella » est écrit d’une écriture familière,sarcastique, c’est un livre écrit pour tout le monde, il s’adresse à tous car toute personne est faillible, tout le monde traine au fond de soi de vieilles casseroles dont il a honte ou dont il a peur. Certes, l’écriture est simple mais elle nous touche tous, cette histoire nous parle à tous de près ou de loin. Je comprends à présent tout l’engouement autour de ce livre, il est écrit avec profondeur.C’est un livre thérapie autant pour l’auteure que pour celui qui le lit, un roman plein de légèreté pour aborder des souvenirs chargés, de la légèreté pour se libérer de sa cage. C’est ce que Serena Giuliano a accompli, le fait de prendre la plume l’a rendue libre, le petit oiseau emprisonnée dans sa propre cage s’est enfin délesté de ses poids et s’est envolé.
Ce roman nous apprend à vivre le moment présent et à se réjouir des choses que la vie nous offre. Arrêtez de vous méfier de tout et lâchez-prise et surtout apprenez à pardonner, aux autres mais aussi à vous-mêmes.
Après un début de lecture mitigée, je me suis finalement trouvée dans cette lecture et c’est avec beaucoup d’émotions que j’ai atterri de nouveau chez moi , en Lorraine.
Chère Serena, merci pour ce beau moment de lecture qui pendant ces quelques pages m’a permis de retrouver quelques morceaux de mon Italie d’origine. Ton roman m’a mis du baume au cœur.
EXTRAIT:
«
Je n’ai jamais connu de période sans angoisse, jamais été complètement sereine. D’aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais sentie pleinement heureuse ni insouciante. Je n’ai jamais été une enfant. J’ai peur du vide, peur de ne pas être à la hauteur, peur de la maladie, peur de devoir toucher les restes de nourriture dans le siphon de l’évier, peur du bruit et des cris, peur de la mort, peur des manèges à sensation, peur de la séparation, peur de l’autoroute, peur des grandes surfaces bondées, peur de la souffrance, peur de l’échec, peur de la vitesse, peur qu’on me remarque ou qu’on ne me remarque pas, peur de l’accouchement, peur de mon père, peur de perdre le contrôle, peur des pommes de terre qui ont germé, peur de la lumière des néons, peur de ma mère, peur de l’enfermement, peur des choses dégoutantes comme les vers de terre, peur de sortir de mon train-train, peur de rater ma vie, peur de devoir manger des pâtes trop cuites chez quelqu’un que je connais peu et de ne pas pouvoir refuser, peur d’être en retard, peur de voyager seule, peur d’étouffer de peur, peur de ne pas aimer assez, de mal aimer, de trop aimer. J’ai peur madame. J’ai peur tout le temps. Et de moi, le plus souvent. »
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