♥♥♥♥,5 /5
Hello ! 🙂
Aujourd’hui, je viens de finir cette petite pépite littéraire et c’était magnifique, débordant d’amour, d’ailleurs, je tiens mon coeur en coupe avec prudence pour ne pas qu’il déborde car comment résister à cette si jolie romance ! Rien que l’Italie pour cadre idyllique , tout s’annonce déjà prometteur ! (Non, cela n’a rien à voir avec le fait que je sois d’origine italienne…absolument pas :p ). Et si, vous souhaitez aller jeter un œil par vous-même, je ne peux que vous y encourager ! 🙂 En ces temps difficiles, cette lecture sera celle qui vous faut pour vous évader. Alors n’hésitez plus, embarquez pour ce beau voyage au coeur de l’Emilia-Romagna !
Et la belle coïncidence , l’auteure est originaire de Nancy en Lorraine comme moi. C’est ce qu’on appelle un signe du destin, et d’ailleurs le destin ne va pas se gêner pour apposer son petit coup de canif à cette histoire.
Ce livre porte bien son titre, il embaume l’Italie, l’amour et l’évasion. Je me suis délectée de chaque mot comme on savoure un délicieux verre de Lambrusco, les mots ont coulé sur mon cœur, pétillants et libérant tout leurs arômes. Des mots en italiens, la langue qui chante la passion, la vie, la poésie.
Résumé:
Eddie, 35 ans, vit seule à Montmartre, dans un minuscule appartement où il lui faut grimper sur une chaise pour tenter d’admirer le dôme du Sacré Coeur Orpheline à seize ans, elle s’est construit une vie de détachement et d’invisibilité, pour
tenir le malheur (et le bonheur) à distance.
Un jour, un notaire au charmant profil d’aigle ébouriffé, lui annonce qu’elle est l’unique légataire d’un très vieil italien et l’héritière d’une ferme en ruines dans la région de Parme, en Emilie Romagne.
Alors qu’elle n’y a jamais songé, Eddie ressent soudain l’envie de fuir Paris, sa vie monotone, de découvrir ses racines. Et coup de tête ou coup de poker pour séduire le charmant notaire, elle décide de s’envoler pour l’Italie. En partant à la découverte de ce mystérieux héritage et en plongeant dans cette merveilleuse région italienne, elle n’imagine pas combien le cours de son existence va se trouver chamboulé.
Après le thriller d’Antoine Renand , j’avais vraiment besoin d’alterner avec une lecture plus douce, plus tendre et ce roman a été le bienvenu m’offrant une parenthèse enchanteresse. J’ai été immédiatement catapultée en Italie dans cette si belle région qu’est l’Emile Romagne. Il y a des livres qui nous parlent immédiatement et avec celui-ci la magie a opéré. L’imagination stimulée, mes sens en éveil, j’aurais presque pu entendre les chants des sauterelles, j’aurais presque pu effleurer les hautes herbes, ressentir la caresse brulante du soleil sur ma peau, sentir les effluves des arômes diffusées par les oliveraies alentours. J’aurais presque pu me délecter des conversations animées des clients de l’auberge d’Anita, dite « Amaretto ». J’imaginais des mains s’agiter et brasser l’air , des mains bouillonnants de vie , d’impulsivité. Oui pour peu, je n’étais plus confinée, j’étais libre… Voilà, l’exemple de la magie de la lecture ! 🙂
Au milieu d’une existence totalement dénuée de sentiments, se déroulant dans une totale indifférence de l’animation extérieure, il y a Eddie, 35 ans, murée dans son petit appartement de Montmartre. Depuis le suicide de ses parents le jour de ses seize ans, la jeune femme a construit des remparts autour de son coeur pour ne plus rien ressentir, pour ne plus que la souffrance s’insinue en elle. Eddie traverse l’existence sur la pointe des pieds, comme si la vie s’écoulait sur elle, comme de l’eau qui roule sur une pierre à la surface lisse. Seul, un preux destrier ne reculant devant rien pourra avoir le courage d’escalader cette haute forteresse qu’elle a érigée. Eddie ne le sait pas encore mais l’autre moitié de son coeur l’attend de l’autre côté de la rue.
J’ai trouvé le personnage d’Eddie pétillant avec son franc-parlé, je me suis reconnue dans son autodérision qui cache un manque d’estime de soi. Dans la vie, il n’est pas évident de donner sans crainte mais il peut être encore plus terrifiant de recevoir. Le terrifiant est qu’il n’existe pas de garantie, tout est risqué… S’abandonner à l’amour l’est également…
« S’il m’aime, un jour, il se peut qu’il ne m’aime plus.
Et si je l’aime, et qu’il ne m’aime plus, je vais mourir.
Et s’il m’aime, que je l’aime et qu’il meurt, je vais mourir aussi.
C’est le risque. Vivre, c’est ça.
Malgré le poids de la solitude, Eddie a en elle une spontanéité qu’elle ne soupçonne pas, elle fait preuve de pugnacité et les défis ne lui font pas peur. Son caractère fonceur et sauvage nous fera rire plus d’une fois, l’auteure sait manier humour et émotion. Le dosage de cette recette est respecté juste comme il faut rendant cette lecture très agréable !
Sa personnalité peut faire fuir mais il existe une âme téméraire prête à l’apprivoiser. Cette âme dont le coeur a été frappé à sept reprises par la même foudre. Un coeur qui bat désespérément depuis des années pour la même femme. Une âme rusée prête à tous les stratagèmes ingénieux pour conquérir sa belle, son ange. La démarche de ce Gavroche des temps modernes révèle un subterfuge tellement bien rodé mais dont la seule motivation est un amour fougueux et sincère. Le mécanisme de ce stratagème est nourri par l’essence de cet amour passionnel, un amour tendre dont le but est de révéler la vraie richesse de l’âme-soeur. L’objectif est d’éveiller les sens de l’être aimée pour que peu à peu la carapace autour de son coeur se fissure lentement afin qu’il puisse s’y insérer, tout comme elle s’était insérée dans son coeur à lui sans le savoir.
Nathalie Hug nous guide à pas lent dans les dédales d’une romance bien menée même si les éléments se devinent facilement, on prend plaisir à s’y perdre.
« La vie était là, sous nos doigts. Nous sentions nos corps l’un contre l’autre, et depuis une heure, nos âmes se parlaient à s’en arracher la peau. »
Au milieu d’un Castello en ruines juché sur les collines d’un petit village d’Emilia-Romagna, là où jadis, deux âmes se sont tant aimées à tel point que leurs souvenirs hantent encore ses lieux, vient se perdre cette drôle de Castellana parisienne qui va tenter de déblayer les tonnes de gravats accumulés autour de son cœur de Pierre. Un cœur ankylosé par la peur de l’abandon. Ce qu’elle n’avait pas prévu, ce sont les émotions qui allaient s’engouffrer par chaque fissure de ces murs décrépis. Des émotions enterrées depuis des années qui soudain surgissent, comme la vie s’insérant dans les poumons d’un nouveau né et lui arrachant son premier cri. La Castellana s’apprête à vivre une seconde naissance… Dans cet endroit abandonné, dont le fourbi fait écho au vide intérieur désordonné de la jeune femme, se profilent les plans d’une nouvelle vie à bâtir…
Mais le destin farceur, est un invité imprévu qui aime saupoudrer la réalité de son grain de sel..ou bien ce sont les esprits qui jouent les entremetteurs… Dans ce village de Parme, on est superstitieux…
Au cœur de l’Emilia Romagna, deux âmes s’apprêtent à débusquer le vrai trésor du Castello Infestato. Un château infesté … d’amour… Le grand Amour, intimide et nous laisse pantelant, tremblant. Il déstabilise les plus téméraires d’entre nous. Face à l’Amour,le vrai, notre coeur devient tout mou, il est alors dans de bonnes conditions pour se forger et se souder à sa seconde moitié.
Une histoire originale et bien menée, salvatrice par sa tendresse et sa fraîcheur. Les deux personnages sont très touchants. Mon cœur enivré faisait des cabrioles entre les dédales en suivant leurs traces. Je me suis régalée ❤️
Oser l’amour est risqué, mais risquer, c’est oser vivre réellement.
EXTRAIT
Curieusement, au début de notre conversation dans la pénombre, je l’avais imaginée avec des cheveux courts, lui prêtant même des traits androgynes,sans doute à cause de son prénom. Et là, tout à coup,parce qu’elle se dévêtait avec une délicate pudeur dans le choix de ses mots, ses cheveux ont poussé, se sont emmêlés en un chignon défait, puis collés sur son front luisant de sueur, et son visage aux traits masculins s’est radouci d’un ovale. Eddie était à présent une femme touchante, romantique et aussi esseulée dans la vie que dans cette rame de métro. Je n’avais aucune raison de l’imaginer jolie ou sexy, ni qu’elle suscite en moi une quelconque pulsion, un appétit que j’aurais jugé déplacé. Mais le timbre de sa voix, l’émotion qui s’y cachait me donnaient envie de la protéger et de l’étreindre pour toujours. Je n’avais jamais connu un tel sentiment, et il me bouleversa car il était beau, plein, et ressemblait à celui qui anime un homme amoureux.
Et tandis qu’Eddie me parlait de sa vie creuse, j’avais la sensation qu’elle tentait de me remplir de son vide, et je l’y encourageais, avide de ces mots sans importance,qui signifiaient tout pour elle.Travailler avec des collègues, payer ses impôts, partir en vacances avec mari et enfants, aimer un peu, à la petite semaine, elle ne voulait pas s’y résoudre. Autour d’elle, les sentiments étaient maigres, les gens se régalaient de merles en rêvant de grives. Eddie était certaine que la plupart d’entre eux ne rêvaient pas l’amour,ils rêvaient leur vie par manque de temps, excès de stress ou absence d’envie. Elle, elle avait choisi. Parce que ce qui est beau se flétrit, et ce qui vit meurt, et qu’elle ne voulait plus souffrir. »
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