<3 COUP DE COEUR <3
♥♥♥♥♥/5
Hello! 🙂
Aujourd’hui, dans le cadre magnifique de la montagne sous un soleil éclatant et le ciel bleu, je vous partage enfin ma chronique sur le dernier roman de Donato Carrisi « L’égarée » et déjà ce que je peux en dire c’est « Oh putain !! »,j’en perds carrément mon français !! Ce mec écrit carrément des histoires tordues mais c’est du Carrisi tout craché et je n’ai pas arrêté de me dire tout au long de ma lecture « il est fort ! il est fort ». C’est le maestro du thriller italien !C’est pourquoi sans aucun doute, je place ce roman dans ma catégorie coup de cœur !
Quelle coïncidence d’écrire cet article pendant mon séjour au ski car c’est il y a deux ans exactement, pendant mes vacances d’hiver que j’ai découvert cet auteur avec « Le chuchoteur ». D’ailleurs dans « L’égarée », il y a certaines références qui renvoient au chuchoteur mais les deux livres peuvent se lire séparément.
L’intrigue débute après que la jeune Samantha Andretti, 13 ans, se fait kidnapper alors qu’elle se rendait à un rdv galant avec le beau Tony de sa classe. Malheureusement, elle n’arrivera jamais sur le lieu de rendez-vous car elle croise la route … d’un lapin géant ! Non non, vous ne rêvez pas j’ai bien écrit « un lapin géant »… c’est là le côté loufoque de cette situation mais aussi le plus flippant ! Vous aussi comme les personnages vous êtes dans l’incompréhension hein? C’est un lapin géant qui serait derrière cette sombre affaire ? Pour nous, un lapin c’est associé à notre lapin en peluche de notre enfance, à ce lapin géant des goûters d’anniversaire, ou à l’ami imaginaire de l’enfance, bref un truc tout mignon … ben là pas tellement en fait … On voit comment Carrisi donne une figure terrifiante à ce lapin enfantin, comment aussi un évènement terrifiant change la vie d’un enfant et sa psyché …
Tout part de l’enfant, et cette affaire va bien plus loin encore que ce que vous imaginez…
Résumé:
Un labyrinthe secret, plongé dans l’obscurité.
Un bourreau qui y enferme ses proies.
Une victime qui parvient à s’en réchapper , mais sans le moindre souvenir.
Un effroyable combat pour retrouver la mémoire, et une enquête à hauts risques pour traquer celui qui continue à agir dans l’ombre….
Quinze ans après la disparition de la jeune Samantha, tout le monde la croit morte alors quel est l’étonnement public lorsqu’une jeune femme est retrouvée entièrement nue entrain de courir sur une route en pleine nuit. Sa description physique correspond à celle de Samantha et même si la jeune femme ne souvient plus de rien, les souvenirs émergent peu à peu avec l’aide du Dr Green.
La jeune femme a été retenue captive plus de quinze ans dans un labyrinthe obscure par un bourreau qu’elle n’a jamais vu mais qui aime jouer avec sa proie. C’est là la dimension perverse et tordue de l’intrigue. C’est comme si l’esprit de Samantha, pour se protéger, s’était caché et renfermé sur lui-même pendant toutes ces années, comme si un parasite était entré dans sa tête. Mais le fait d’avoir été privée si longtemps de la lumière rend le personnage instable. Ce ravisseur mystère existe-t-il réellement ? Ce lapin géant est-il le fruit de son imagination? et surtout ses souvenirs lui appartiennent-ils vraiment ?
Le détective Bruno Genko qui avait été engagé par les parents de la jeune fille à l’époque reprend son enquête en parallèle de celle des autorités. Pour lui, c’est sa dernière chance pour connaître la vérité sur cette affaire. Mais ce qu’il apprend c’est que le lapin n’est pas ici le persécuté, il est le chasseur et il a très envie de jouer avec Genko…
Dans cette intrigue, les jeux d’enfants innocents qu’on aimait prennent une tournure terrifiante et oppressante. Dans ce labyrinthe obscure où règne le silence et les ténèbres, l’enfant qui y rentre n’en sortira jamais indemne. Ce labyrinthe pervertie l’innocence des enfants, c’est le lieu qui transforme l’enfance en enfer. L’enfance est pervertie par les désirs obscènes de certains adultes. Mais le vrai but ultime ce n’est pas celui de sortir du labyrinthe mais réussir à conserver son âme au risque de se perdre et basculer dans les ténèbres.
Ce mystérieux lapin donne une dimension surréaliste et cauchemardesque. L’atmosphère du livre est étouffante tout comme la canicule qui s’abat sur la ville et le suspens nous dévore. C’est tellement malaisant, voir parfois nauséabond quand la vérité éclate.
« Un monstre me mange le coeur »
Au fil de l’intrigue, un portrait psychologique du ravisseur se dresse, on mentionne un trouble de l’affection dans l’enfance. Le lapin comme lié à l’enfance, comme si le ravisseur était resté bloqué dans le stade de l’enfance… et de ce fait il bloque également ses jeunes victimes à un certain âge pour ne pas qu’elle s’échappent et grandissent. Samantha a toujours treize ans dans son esprit, le temps n’a plus de valeur lorsque l’on est privée du monde extérieur.. On recherche la peur de l’enfant pour faire ressortir ce qu’il y a de pire en lui, pour le pervertir et le détourner de l’innocence pour faire entrer le monstre en lui. L’enfant ne craint plus les monstres, il en devient un …
Carrisi fait preuve d’une grande maîtrise sur notre ascendant psychologique, la chute qu’il nous réserve est magistrale, on se prend une bonne claque. Et oui on a été manipulés encore… l’histoire n’est pas finie ^^(pour ceux qui ont lu « Le chuchoteur », cela facilitera la compréhension de la chute finale ).
À vous lecteurs qui vous apprêtez à entrer dans le labyrinthe, gare à ne pas vous perdre…assurez-vous d’avoir le cœur bien accroché…
Alors prêts à jouer?
Carrisi nous propose un thriller horrifiant, malsain et pervers dont il est le maître du jeu
EXTRAIT:
«
Le trajet lui sembla interminable. Quand il arriva enfin à l’entrée, il s’agrippa à la poignée, la baissa et tira vers lui, mais la porte ne bougea pas. Il n’avait pas envisagé qu’elle soit fermée à clé.
Il entendit des pas qui remontaient derrière lui.
Il ne se retourna pas. De façon absurde, il était convaincu que, s’il le faisait, il mourrait sur-le-champ. Il envoya des coups de pied hystériques dans la porte, révélant une envie de sauver sa peau singulière pour quelqu’un dont le compte à rebours était terminé.
Les pas derrière lui s’arrêtèrent.
Il vise, se dit-il en s’attendant à sentir une balle transpercer sa chair. Puis il repéra une fenêtre dans le salon. Avec la force du désespoir, il courut vers elle, l’ouvrit et l’enjamba.
Une fois dehors, il bondit vers la Saab. Elle était toujours là où il l’avait garée, à une vingtaine de mètres de la porte. Quinze, dix, cinq. Pas de coup de feu— comment est-ce possible? Bruno contourna le véhicule, s’accroupit à côté de la roue et glissa vers la portière du conducteur. Il l’ouvrit et plongea sur le siège. La tête toujours baissée pour éviter de recevoir une balle par la lunette arrière, il chercha la clé, qu’il avait laissé sur le contact. Il appuya sur l’accélérateur. Le moteur rugit, comme s’il se noyait, puis le carburateur assimila l’excès d’essence et la voiture démarra sur les chapeaux de roues. Alors, Genko se redressa sur son siège. Il jeta un dernier coup d’oeil à la maison,dans le rétroviseur.
Dans le miroir, il vit une silhouette se détacher sur la fenêtre par laquelle il avait réussi à s’évader.
Bunny le lapin le saluait. »
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