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Pour ce nouvel article, on se retrouve avec l’avant dernier roman de Michel Bussi, publié fin 2017. Vous pouvez retrouver en librairie son nouveau roman « Sang famille » ainsi que son recueil de nouvelles « T’en souviens-tu mon Anaïs ? ».
J’avais acheté « On la trouvait plutôt jolie » en mars mais je ne l’ai lu que récemment, il était au fond de ma pile de livres, il y avait toujours d’autres romans que je voulais lire avant enfin voilà ce qui explique pourquoi je ne fais l’article que maintenant ^^.
J’aime beaucoup le style de Michel Bussi, c’est un auteur qui dans ses thrillers utilise une écriture énigmatique et poétique en jouant avec des métaphores, ce qui est le cas dans ce roman. Rien que la couverture du livre parle d’elle-même, ce pendentif de la chouette suspendu au-dessus de la mer sur un fond nuit. La chouette, l’animal qui voit dans le noir et qui sait voir la vérité sous les apparences. La nuit, tous les masques tombent et l’envers du décor apparaît. La lumière du jour aveugle.
Avec finesse, Michel Bussi arrive à nous faire voir à travers ses lignes, l’atroce réalité des conditions migratoires africaines ainsi que le pouvoir de l’argent, ce trésor maudit.
Résumé:
Du désert sahélien à la jungle urbaine marseillaise, en quatre jours et trois nuits…
Un suspense renversant et bouleversant.
« – Qu’est-ce qui ne va pas, Leyli ? Vous êtes jolie. Vous avez trois jolis enfants. Bamby, Alpha, Tidiane. Vous vous en êtes bien sortie.
– Ce sont les apparences, tout ça. Du vent. Il nous manque l‘essentiel. Je suis une mauvaise mère. Mes trois enfants sont condamnés. Mon seul espoir est que l’un d’eux, l’un d’eux peut-être, échappe au sortilège.
Elle ferma les yeux. Il demanda encore :
– Qui l’a lancé, ce sortilège ?
– Vous. Moi. La terre entière. Personne n’est innocent
dans cette affaire. »
J’ai trouvé originale la séparation des chapitres, l’auteur alterne entre le jour et la nuit. L’histoire repose sur un grand mystère, le lecteur est dans le flou, on a une situation actuelle, on sait qu’il s’est produit quelque chose de bouleversant dans le passé et ces non-dits ont des répercussions dans le présent et sur les actes de certains personnages. Nous avons deux histoires en parallèle, celle de Leyli, la protagoniste qui raconte son histoire au fur et à mesure du roman et il y a l’enquête policière sur des meurtres en série d’hommes travaillant pour une agence d’aide aux réfugiés ainsi que des arrestations de sans-papiers. Pourtant ces deux affaires sont étroitement liées.
L’atmosphère de ce roman est bouleversante et l’auteur rajoute une dimension un peu mystique avec le Dieu Soleil faisant référence à la mythologie grecque. La chouette est également considérée comme une sorte de grigri. Les métaphores et les anecdotes du personnage de Ruben sont présentes pour alléger la dimension dramatique de l’intrigue.
L’auteur a très bien su doser son écriture sur ce sujet grave et encore d’actualité. Il y a plusieurs renversements auxquels on ne s’y attend pas, néanmoins, je trouve que les mystères mettent du temps à être levés.
Le jour et la nuit montre plusieurs faces des personnages mais quelles sont leurs limites? Jusqu’où iront-ils pour aller au bout de leurs objectifs?
EXTRAIT
« Plus de trois mille morts noyés près des côtes depuis 2002. Le double du Titanic, la moitié de la population de l’île. Sur les quais, le vent calme soulevait les étincelles des chalumeaux; les flammèches volaient quelques instants, avant de s’éteindre dans les vagues. Etoiles plus éphémères que des bulles de savon. Julo, lors d’un voyage scolaire au lycée, avait visité Checkpoint Charlie à Berlin: les fous qui étaient morts pour passer le mur, de l’Est à l’Ouest, étaient devenus des héros , des résistants, des martyrs! Ceux qui tentaient aujourd’hui de franchir la frontière, du sud au nord, attirés par le même Occident, par les mêmes démocraties, étaient au mieux des hors-la-loi, au pire des terroristes.
Question de nombre? De mode? De couleur? De religion? Ou la boussole du monde s’était-elle simplement déréglée? »
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